L'argent sans état d'âme

Combien gagneriez-vous à travailler pour rien ?

 

Les plus cartésiens répondront "rien", et c'est logique ! Mais la logique a t'elle une place lorsqu'intervient le don de soi ? Et si tant est quelle est sa place ?

 

Suite à une publication sur Facebook "Vivre sans argent" (et son ebook gratuit) qui a fait quelques centaines de vues, on est en droit de se demander pourquoi tant de personnes sont attirées par le sujet alors que tout en ce bas monde se monnaie. Dans mon livre, L'âme de Tara, le personnage principal alors adolescente, tente l’expérience. Elle confectionne de petits bouquets de fleurs qu'elle vend ensuite sur la croisette aux passants. Jusque là rien d'anormal. Sauf que la particularité de ces bouquets est que les fleurs proviennent des invendus du marché (donc trié des poubelles) et que les bouquets n'ont aucun prix. Chacun donne ce qu'il veut. C'est ainsi que pour un même bouquet Tara reçoit de 1 à plusieurs dizaines de francs.

Une idée assez répandue est que ce qui n'a pas de prix n'a pas de valeur au yeux d'autrui. Par conséquent plus quelque chose est cher et mieux c'est ! Cela sous entend que le produit ou le service a au moins une valeur de temps, de labeur, et donc de qualité. A contrario un produit a bas prix a peu de valeur.

Je veux bien suivre cette logique. Pourtant elle a une faille ! Comment expliquer que d’après des statistiques (tout à fait scientifiques) Tara n'aurait vendu que 5 à 7 bouquets par soir si elle les avait monnayer à l'unité au prix de seulement 10 francs alors que son gain était le double en ne fixant aucun prix ?   Même en prenant en compte la générosité des gens, la qualité du sourire de Tara, cela suffit il à tout expliquer ? Prenons le cas d'une grande marque, évidement le cout du produit correspondra quelque peu à la qualité du produit. Mais quelque peu seulement. Ne dit on pas que l'on "paie la marque" ? Oui , la devanture, le design, les employés etc, mais avant tout un produit ou un service a la valeur que lui donne le client. Se sont ses critères à lui, son appréciation qui estampilleront le bien de sa valeur marchande. Contrairement à certains à priori les gens sont pour la plupart honnêtes et ont un sens aigu des valeurs. Si certains se trouvent gênés de fixer un prix eux même, c'est moins souvent par timidité que par envie de valoriser le produit en se navrant du  fait qu'ils ne pourront pas se l'offrir. La conscience de chacun est un juge implacable. Lorsque chacun donne selon la valeur qu'il accorde, il le fait aussi en fonction de ses moyens et c'est là qu’intervient la véritable égalité.

 

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